Denis Kessler et Henri Guaino sont d’accord sur l’ampleur de la crise financière, économique et de plus en plus sociale qui frappe l’Europe et sur les craintes que leur inspire l’avenir.
Ils sont également d’accord pour constater que, si la crise financière consécutive à la faillite de Lehmann Brothers en a été l’amorce, la poursuite et l’ampleur de la crise résultent de décennies de décisions incohérentes aux plans national, européen et mondial.
Ainsi en a-t-il été de la création d’une monnaie unique pour des pays trop différents, sans que soient prévus ni la mobilité des personnes et des capitaux où leur emploi eût pu être le plus productif ni des mécanismes d’entraide entre pays qui fussent probablement apparus nécessaires entre régions d’une zone monétaire nationale.
Ainsi encore, de la promotion de la mondialisation sans mettre en place des règles du jeu identiques pour tous les acteurs, accompagnée de choix nationaux incompatibles avec celle-ci et de politiques de recours massifs au crédit repoussant indéfiniment la nécessité d’adaptation.
Leurs différences s’affirment quant aux remèdes à apporter : politique de réalisme économique pour l’un afin d’amener le pays à vivre selon ses moyens, politique monétaire plus agressive pour l’autre, envisagée non comme solution, mais comme un moyen de gagner le temps nécessaire en vue d’éviter l’effondrement.
Mais ne rien faire ne consisterait-il pas à admettre l’extension de la crise de l’économique et social au politique ?
Par Denis KESSLER
Par Henri GUAINO