La montée de certaines formes extrêmes de la pauvreté jusque dans les pays industriels développés pose des questions éthiques, juridiques et politiques très bien exposées par François Chérèque. Ce qui fait l’unité de ces questions, c’est leur ultime ressort philosophique. Car elles se révèlent tributaires de la vue que nous adoptons sur la condition humaine. Deux conceptions d’ensemble s’imposent à tous ceux qui ne se satisfont pas du monde tel qu’il va.
Ces deux vues se rassemblent autour de l’idée de partage et se présentent comme opposées : une vue « économiste » qui entend le partage au sens de la distribution et qui comprend les bénéfices au sens des profits ; une vue « humaniste » qui entend le partage au sens de la participation et évalue les bénéfices comme des bienfaits dans la perspective du bien commun à toute l’humanité, celui qui la porte toujours en avant d’elle-même.
Si l’on oublie cet arrière-plan philosophique, les questions éthiques sur lesquelles viennent buter chercheurs, médecins, administrateurs et entrepreneurs, prennent le plus souvent la forme typique de dilemmes ; c’est-à-dire de la rationalisation de situations qui imposent un choix entre deux (ou plusieurs) solutions également insatisfaisantes.
Par François CHEREQUE