Pour les adversaires des plantes génétiquement modifiées, le sigle OGM est devenu un symbole du mal, c’est-à-dire de la prétendue perversion de notre civilisation scientifique et technique alors que la sélection biologique des espèces et la transgénèse permettent aujourd’hui d’augmenter la tolérance aux herbicides et la résistance aux insectes.
C’est ce qui se passe d’ores et déjà, surtout dans les deux Amériques et en Inde, s’agissant du soja, du maïs, du coton et du colza. L’Europe, quant à elle, « ne veut pas d’OGM », ce qui nous prive, sauf exception, des bénéfices qu’on en pourrait attendre, aussi bien d’un point de vue économique (par l’augmentation de la productivité) que d’un point de vue écologique (par la diminution des pesticides, des engrais, des gaz à effets de serre et du travail du sol) ou humain (par l’amélioration des revenus et de la santé des agriculteurs). Quant à l’édition génomique (ce qu’on appelle souvent « les nouveaux OGM »), elle pourrait permettre de surmonter une partie des catastrophes environnementales qui menacent nos cultures, de la sécheresse aux inondations en passant par la salinité.
On verra dans l’exposé de Georges Freyssinet les solutions, notamment réglementaires, que propose l’association qu’il préside. Il s’agit d’éviter que l’Europe ne se tire une balle dans le pied en réduisant ses capacités de recherche et d’innovation, ce qui « pénalisera les exportations et augmentera la concurrence et les importations ». Et notre expert engagé de conclure : « Si l’Europe veut garantir sa sécurité alimentaire, elle doit produire plus et mieux, en respectant l’environnement et les demandes des consommateurs et des utilisateurs. Le changement climatique va nécessiter des solutions plus rapides. Or, la technologie d’édition génomique nous permet précisément d’aller plus vite. »