De supposés « faits » alimentent depuis plusieurs décennies les visions catastrophistes de l’avenir de la planète. Au premier rang desquels l’épuisement des stocks disponibles en ressources pétrolières. On invoque l’incontestable et impressionnante croissance de la consommation liée, pour l’essentiel, aux besoins des transports à l’ère de la « mondialisation ». On avance l’idée vertigineuse et paralysante d’un « pic pétrolier » intervenant dans les dix prochaines années, s’il n’a pas déjà été atteint à notre insu.
Par la somme ordonnée des connaissances précises qu’il apporte à ses lecteurs, le texte qu’on va lire fait apparaître l’ensemble des présupposés qui soutenaient l’évidence de cette thèse. Il libère l’esprit de l’idée que le « problème du pétrole » serait essentiellement un problème géologique. Il refuse la croyance en un funeste destin qui, de notre fait, attendrait notre espèce.
Il ne cède pas pour autant à un optimisme de convenance, car Claude Mandil aborde de front la dimension géopolitique du problème et dégage les perspectives inattendues ouvertes à l’humanité par les progrès technologiques actuels. Il montre le dynamisme et les promesses de la recherche de nouveaux carburants.
On ne s’étonnera pas de l’intensité du débat auquel cet exposé a pu donner lieu. Claude Mandil y donne sa position sur la question de l’énergie nucléaire telle qu’il l’envisage après Fukushima. Il nous alerte sur l’épineuse question de la recherche (interdite dans notre pays !) sur les gaz de schiste. Une maxime de style diderotien vient pour finir sous sa plume : c’est de l’obscurantisme que de « vouloir fermer un dossier avant même de l’avoir ouvert ».