L’enthousiasme pour l’innovation et le goût pour l’invention semblent toujours l’emporter sur les inhibitions dues à l’inquiétude, devant le tableau dressé du Big-Data, les données de masse (personnelles ou non) considérées comme la matière première de demain.
Avec l’irruption, à première vue purement technique du Big-Data, nous allons goûter aux délices ambigus d’une manière d’être nouvelle traversant et redessinant tous nos modes de vie.
On ne peut cependant envisager sans vertige le type de surveillance a priori qu’exercent déjà les États (démocratiques ou non…) ainsi que les grandes multinationales sur nos comportements ; ces dernières étant souvent encore bien plus intrusives que les premiers… Les géants du Web peuvent déjà traiter et analyser nos données (navigation, géolocalisation, ciblage comportemental), il n’est pas nécessaire de faire preuve d’une grande perspicacité pour en deviner l’usage à court ou moyen terme en matière de santé, d’assurance, de finance, de transport, de communication, de marketing…
Hier précisément ciblée sur des individus, la surveillance s’est aujourd’hui transformée en un contrôle massif et généralisé à l’échelle planétaire, guerre contre le terrorisme aidant. Le débat fait rage quant aux menaces qui pèsent sur nos libertés individuelles.
Par Kenneth CUKIER
Par Dominique LEGLU