Il fallut une révolution intellectuelle pour que le monde de la recherche abandonnât l’essentiel de ses préventions contre tout projet de ce que Cyrulnik osait appeler « éthologie humaine ». Il surmonta les obstacles en faisant du comportement animal non pas un modèle explicatif du comportement humain, mais un outil pour en mieux faire ressortir l’originalité. Certes, nous sommes des bêtes, mais pas seulement !
Aujourd’hui, Boris Cyrulnik parle, et on l’écoute. On se laisse même charmer par sa voix chaleureuse aux accents méditerranéens. On admire son art d’écrire et de conter qui s’exerce à merveille sur des questions difficiles qui touchent aux profondeurs de l’âme humaine.
La fortune soudaine et presque universelle que connaît le concept de « résilience », jusque dans la politique, le management des entreprises ou la pensée stratégique, tient sans aucun doute à ce qu’il permet de penser ensemble, attachement et trauma, continuité et discontinuité. Sa racine est anthropologique, sa portée est éthique. Cyrulnik le dit fort bien, pour finir, ce concept désigne « une nouvelle attitude face aux blessures de l’existence ».