On a souvent parlé du « bonheur d’être juif en France ». Mais, depuis quelques décennies, certains s’inquiètent des débats sur la laïcité et d’une certaine opposition aux arrangements pragmatiques qui avaient jusque-là facilité la pratique religieuse.
À ceci s’ajoutent les critiques permanentes à l’encontre de la politique israélienne qui mettent mal à l’aise de nombreux compatriotes français de confession juive.
Alors que 45 % des juifs de France conseillent à leurs enfants de taire leur religion, que 73 % des actes racistes en France ont visé des personnes de confession juive en 2021 et que des milliers d’enfants juifs, spécialement en Seine-Saint-Denis, sont pratiquement chassés de l’enseignement public (non pas bien sûr par l’institution mais par ceux qui refusent d’être leurs condisciples), il nous a paru urgent d’y réfléchir.
Et le grand rabbin de lancer cet avertissement : « Là où les juifs ne peuvent plus vivre, bientôt leurs concitoyens non juifs ne pourront plus vivre eux non plus ». Par quoi il rejoint les inquiétudes déjà exprimées à l’Institut Diderot, ces derniers trimestres, par Bernard Rougier, Thibault de Montbrial et le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz.