Les combats féministes du siècle dernier, foncièrement universalistes et laïques, avaient pour objectif l’émancipation des femmes, avec d’une part l’acquisition des droits civils et des libertés fondamentales et d’autre part l’accès à l’indépendance réelle, en particulier économique.
Ce début de XXIe siècle est quant à lui marqué par un mouvement global de « libération de la parole » qui met l’accent sur des modes d’oppression moins visibles, profondément ancrés dans les comportements sociaux, publics et privés.
Dans ce contexte, de nombreux débats traversent aujourd’hui le féminisme, notamment autour des notions de laïcité, d’intersectionnalité ou d’universalisme. L’unanimité du soutien au combat mené par les femmes iraniennes pour défendre leurs libertés individuelles ne saurait, par exemple, cacher les remous au sein des réseaux féministes sur cette vague de protestation contre le régime et le port du voile.
En avant-première de la publication de son prochain ouvrage sur le féminisme,
à paraître aux éditions Grasset, Caroline Fourest nous fait l’amitié de répondre à nos questions et dresse, pour l’Institut Diderot, un état des lieux du féminisme contemporain.