Dans notre pays, la puissance publique se trouve confrontée à l’expansion des risques qu’elle encourt, au titre de ses fonctions régaliennes, en tant que productrice de biens et services, mais aussi en tant qu’autorité régulatrice.
Elle fait face à l’augmentation de la fréquence et de la gravité de ces dangers du fait du changement climatique ou d’une demande sociale de sécurité de plus en plus exigeante alors, qu’aujourd’hui, elle agit essentiellement en réaction à des « crises » de toutes natures, sanitaires, catastrophes naturelles ou industrielles, accidents graves.
L’organisation des pouvoirs publics est donc ordonnée autour de la gestion de « crises », ce qui ne permet pas l’émergence d’une culture du risque, fondée sur la prévision, la précaution, la prévention des risques, leur mesure et leur hiérarchisation.
En s’inspirant des méthodes développées depuis plus de vingt ans dans l’entreprise, ne faudrait-il pas que la puissance publique se dote d’un « risk management d’État », chargé de proposer une cartographie et une priorisation des risques auxquels les pouvoirs publics sont exposés, avant de développer une logique de Plans d’actions et d’attribution de moyens, plus exactement mesurés ?