
Trop de dettes ?
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Lire la suiteTout problème relatif à un organisme vivant peut s’analyser à différents niveaux :
‒ Symptomatique. Une personne a de la fièvre ? Il lui faut prendre de l’aspirine. Les comptes de la Sécurité sociale présentent un déficit 😕 Il faut augmenter les recettes.
‒ Organique. Une personne est malade ? Il faut identifier et comprendre sa pathologie en vue de prescrire un remède. La Sécurité sociale est en déficit ? Il faut identifier, dans l’organisation du système de santé les causes et les points d’action disponibles pour y remédier.
‒ Systémique. Une personne est malade ? Il faut s’interroger sur les facteurs ayant favorisé l’apparition de la pathologie (héritage génétique, environnement, comportement du malade, etc.) La Sécurité sociale est en déficit ? il faut s’interroger sur les raisons culturelles, sociales, politiques qui contribuent à cette situation.
Dès qu’on tente en France une approche du dernier type, on ne peut qu’être frappé par la similitude des problèmes dans tous les domaines : enseignement, santé, justice ou fiscalité. Cette similitude confirme que leur origine est commune et donc de caractère culturel, social et politique.
L’espace d’un article ne permet pas une analyse détaillée de ces causes. Tout au plus peut-on avancer quelques questions.
La caractéristique la plus évidente commune à tous ces thèmes est l’incapacité totale et durable des pouvoirs publics de définir une politique efficace. Celle-ci dépend, à son tour, de l’absence, dans la culture actuelle, de valeurs dominantes focalisant les demandes sociales.
La société actuelle est très éclatée, et ne l’a jamais autant été. Les grands groupes sociaux ‒ bourgeoisie, paysans, ouvriers ‒ ont éclaté en une myriade de segments distincts. À cela s’ajoutent la stratification en âges ‒ retraités, actifs et jeunes – et des regroupements transversaux, idéologiques ou associatifs. Chaque personne peut ainsi appartenir simultanément à plusieurs ensembles dont les intérêts ou les adhérences idéologiques diffèrent, et peuvent même s’opposer. Tous les groupes et toutes les personnes sont réputés disposer d’une égale légitimité pour définir une orientation, puisqu’aucune autorité n’a le pouvoir d’imposer des priorités.
Face à cet éclatement, et faute de valeurs de référence générales, les pouvoirs publics sont incapables de hiérarchiser leurs objectifs. L’exemple caricatural en est la recherche de l’équilibre des comptes de l’État, pour lequel le relatif consensus national est contrebalancé par une demande sociale pour plus de dépenses et de moins de prélèvements obligatoires.
L’efficacité opérationnelle exige, tout particulièrement dans un univers complexe, la hiérarchisation des objectifs et le choix d’un petit nombre d’entre eux.
Dans la pratique, lorsqu’on définit un objectif principal, il est souvent possible de tenir compte, à titre subsidiaire, des exigences d’un second objectif, à condition de le subordonner au premier. Au-delà, sauf redondance avec les deux premiers objectifs, la recherche d’un troisième objectif condamne toute chance d’atteindre le premier. Si l’on y ajoute encore d’autres objectifs, cela conduit à un blocage total.
Nous y sommes.
Ces tendances n’ont aucune raison de s’arrêter à bref délai, mais elles engendrent progressivement une insatisfaction générale. Absence de croissance, emploi, Éducation nationale… : chacun pense que les pouvoirs publics échouent parce qu’ils ne suivent pas la bonne politique.. Mais la vraie raison est qu’ils ne suivent aucune politique en particulier. S’ils légifèrent, c’est sur des sujets sans consistance, ou en prenant soin de ne pas appliquer les lois votées. S’ils les appliquent par inadvertance, ils ne tardent pas à revenir dessus.
Les problèmes, dans ces conditions, ne peuvent que s’aggraver, d’autant plus que notre pays est en concurrence avec d’autres. Lorsque leur cause apparaîtra à tous, un consensus suffisant finira par l’attribution du pouvoir de décider à une autorité dont il reste à espérer qu’elle sera éclairée.
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