
l’ère des organisateurs
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Lire la suiteLe journal les Échos titrait dans son édition du 21 mai 2021 « Le bitcoin ou le capitalisme délirant ». Le vocabulaire et les concepts relatifs aux constructions sociales n’ont jamais la signification précise et univoque de ceux qui décrivent un objet ou un phénomène physique : une pomme est une pomme pour tout le monde ; un concept tel que le capitalisme peut être appréhendé dans des perspectives économiques, philosophiques, morales ou idéologiques distinctes ce qui nourrit des débats, non seulement entre des points de vue différents se référant à un même ordre, politique par exemple, mais également et surtout entre des convictions privilégiant une dimension plutôt qu’une autre.
Cependant, les principales acceptions du concept sont l’appropriation privée des moyens de production et le pouvoir que celle-ci permet d’exercer sur ceux qui ont besoin de disposer de ces moyens pour travailler et recevoir un revenu et, au-delà, sur la société en général et la sphère politique en particulier.
On peut être hostile au capitalisme ainsi conçu, ou au contraire lui être très favorable en considérant l’amélioration des niveaux de vie apportée aux populations l’ayant adopté, mais ce qu’il représente est clair.
Dans un autre sens, le capitalisme technique désigne une organisation de la production dans laquelle l’investissement est le principal déterminant, qu’il dépende d’intérêts privés ou publics. Dans ce sens, l’organisation de l’Union Soviétique était capitalistique.
Mais qu’est-ce que le bitcoin a à voir avec le capitalisme entendu dans ces deux acceptions ? Un groupe d’individus a déclaré que des inscriptions informatiques avaient une valeur et que celle-ci allait croître dans le futur du fait de leur rareté. Une foule de naïfs s’est précipitée, provoquant l’autoréalisation de cette prévision. Mais comme les intervenants de l’Institut Diderot l’analysaient en 2019, il ne s’agit ni d’un bien, ni d’une monnaie valant par son pouvoir libératoire légal, mais d’un jeu d’argent permettant à ceux qui entrent et sortent assez tôt de gagner de l’argent au détriment des derniers joueurs, généralement les moins initiés, c’est-à-dire le grand public. Il n’y a ni création de richesse, ni échange de biens ou services.
En tant que jeu, il se différencie de ceux qui sont autorisés, en France notamment, dans la mesure où il n’est pas régulé. Les règles du PMU, par exemple, sont claires et les tricheurs éventuels savent ce qu’ils risquent. Aucune sanction ne guette les tricheurs au jeu du bitcoin. On ne peut même pas leur reprocher de voler ce qui n’existe pas. Or il n’y a pas d’exemple de jeu d’argent entre des inconnus, dans lequel on peut tricher impunément qui ne soit pas truqué. On pouvait donc prévoir et annoncer que le cours effectuerait des mouvements de yoyo et que le phénomène se reproduirait tant qu’il y aurait des crédules. Sans doute faudra-t-il de temps à autre changer quelques éléments de la formule pour lui redonner de l’attrait auprès d’un public échaudé par l’expérience, notamment quand l’idée de la Blockchain, dispositif assurant une sécurité totale aux opérateurs, ne suffira plus comme appât parce qu’on se sera aperçu que la qualité du coffre ne garantit pas celle de son contenu.
Qualifier n’importe quelle escroquerie de phénomène capitaliste en raison de son ampleur ou de l’usage des certaines techniques est une erreur, que l’on soit ou non favorable au capitalisme. Une conception erronée des choses ne peut être la base d’un progrès.
La criminalité partout et en tout temps, se glisse dans tous les rôles propices que fournissent les institutions. L’armée abrite des traitres, l’église des pédophiles, l’administration des corrompus, la monnaie des faussaires. Mais ces faits ne définissent ni la défense nationale, ni l’église, ni l’administration, ni la monnaie… ni le capitalisme.
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