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Pourquoi l’inflation ne décolle pas

Publié en mars 2016
Président de l'Institut Diderot, fondateur, président du groupe d’édition Humensis et président d’honneur du groupe Covéa qui réunit les mutuelles d’assurance MAAF, MMA, GMF et PartnerRe.

 

Traditionnellement, l’inflation fait peur : cette augmentation des prix des choses en raison d’une abondance excessive de monnaie ruine les plus pauvres dont le revenu et les actifs ne consistent qu’en un peu de monnaie et les grandes époques d’inflation sont des époques de grande misère.

Et pourtant l’inflation, dans une juste mesure- ce qui n’est pas facile à définir, mais se comprend bien sur le plan des principes – est utile et même nécessaire.

Le fait qu’à chaque moment et pour de bonnes et multiples raisons, les agents économiques n’utilisent pas immédiatement et systématiquement leurs revenus pour acquérir la production qui est à l’origine de ces revenus, tendrait à une insuffisance de la demande susceptible d’amorcer une crise. La mise en circulation d’une quantité supplémentaire de monnaie pour créer de la demande évite cet inconvénient.

Par ailleurs, l’inflation réduit la valeur de la monnaie en circulation, évitant que l’injection systématique de monnaie n’en créé une masse sans rapport avec la production. Enfin, la hausse des prix est une incitation aux agents économiques de dépenser rapidement, c’est en considération de ces avantages que la Banque Centrale du Japon depuis les années 90 et la BCE depuis 2 ans essaient de stimuler l’inflation, mais à ce jour sans succès.

Parce que la demande de biens et services ne s‘accroit pas automatiquement en réaction à l’expansion monétaire : celle-ci est une condition nécessaire, mais non suffisante, encore faut-il que les agents économiques aient confiance dans l’avenir … et soient tentés par l’offre existant sur le marché. Or plusieurs phénomènes perturbent cette rencontre entre offre et demande :

On peut considérer que la population se divise schématiquement en deux parties entre lesquelles le passage est progressif.

Ceux dont les moyens permettent la satisfaction totale des besoins : la seule manière d’augmenter leur demande est la mise sur le marché de nouveaux produits et services ; à l’époque actuelle, cette offre nouvelle est essentiellement issue des technologies numériques et, paradoxalement, l’augmentation de la demande physique s’accompagne d’une  baisse en valeur en raison de l’évolution des prix ; leur part dans le budget des ménages français a ainsi baissé de 10 % en 5 ans !

La seconde partie ne peut satisfaire intégralement ses besoins, non en raison de l’absence d’offre, mais de contraintes sur le revenu et cette partie, compte tenu notamment de l’évolution des prix des dépenses contraintes (logement, chauffage…) a des revenus disponibles en baisse !

Pas beaucoup de confiance dans l’avenir, une offre insuffisamment renouvelée pour les uns, des revenus insuffisants pour les autres. Comment les prix pourraient-ils s’élever sans une demande active ?

 

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