
Sur le changement
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Lire la suiteLes commentaires sur l’actualité donnent l’impression que le monde vit dans le chaos et qu’il s’agit là de la conséquence de l’incompétence des gouvernants.
En fait, ce jugement est intemporel et universel, les rares lieux et époques qui semblent échapper à ce jugement sont ceux dont nous ne voulons pas voir la réalité pour des raisons idéologiques.
Ce jugement traduit une illusion, elle-même née d’un désir profond, selon laquelle le monde serait normalement gouverné par la rationalité, donc prévisible, gérable et logiquement harmonieux. Le désordre serait donc un mal que l’on doit combattre, dû à l’imperfection humaine.
La Bible a sans doute contribué à la construction de cette illusion en attribuant au péché la source de nos difficultés.
Comment la rationalité pourrait-elle gouverner le monde ? Cela supposerait qu’une force unique organise toute chose, qu’elle soit elle-même rationnelle et que nous puissions reconnaître sa rationalité alors qu’elle devrait reposer sur la maîtrise d’une complexité inaccessible à l’intelligence humaine.
La nature impose aux hommes ses propres lois qui échappent souvent à leur appréhension et qu’ils maîtrisent encore moins, comme le démontre spectaculairement la crise de la Covid-19. Les hommes eux-mêmes exercent sur les affaires du monde une multitude de forces et de volontés indépendantes l’une de l’autre, dont la conjonction ne peut qu’avoir des effets aléatoires.
Peut-être y eut-il un temps où les choses étaient plus simples et l’illusion possible. Dans une région isolée, autonome, dont la population partageait la même histoire, la même langue, la même religion et les mêmes activités de subsistance, une relative harmonie pouvait régner et donner le sentiment d’ordre et de cohérence.
Les élites pouvaient en avoir une vision globale et en donner une représentation suggérant que l’homme pouvait en avoir la maîtrise.
Désormais le monde forme un seul ensemble, mais infiniment hétérogène, partagé entre une multitude d’entités politiques, religieuses, culturelles, économiques et sociales tentant d’imposer leurs propres valeurs et intérêts, qu’aucune commune mesure ne permet de hiérarchiser et d’englober dans une pensée globale cohérente. Les individus eux-mêmes, grâce aux réseaux sociaux, deviennent des forces agissantes, chacun pouvant prétendre imposer aux autres son point de vue, ses valeurs, ses haines…et faire trembler des empires. Toutes ces forces ne sont pas nécessairement en opposition frontale. Elles sont simplement multiples, tendent à des objectifs différents et la résultante ne peut qu’être le fruit du hasard.
La prise de conscience de notre impuissance peut être traumatisante. Mieux vaut cependant admettre le chaos et se réjouir des petits succès de nos tentatives pour le maitriser, que croire à l’ordre et désespérer à chacune des multiples manifestations qui dévoilent son inexistence ou s’imaginer pouvoir l’imposer de force à partir d’une représentation du monde simplificatrice.
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