La presse*, dont le titre ci-dessus est tiré, fait fréquemment état de la montée en puissance des fintechs et assurtechs.
Parler de pression est un peu prématuré en matière d’assurance. Il en va différemment dans les banques dont les commentateurs semblent oublier une différence essentielle avec l’assurance. La banque de détail gère des flux. Chaque client effectue en moyenne 300 paiements par an, par exemple, et chaque opération est une opportunité d’améliorer le service au consommateur en termes de rapidité, de coût, de praticité ou de sécurité.
L’assurance est, au contraire, une activité à faibles transactions. Le titulaire d’une assurance MRH par exemple, acquitte une prime par an et déclare un sinistre tous les 10 ans en moyenne.
Pour s’installer véritablement, les assurtechs, doivent s’attaquer aux vrais enjeux de l’assurance que sont :
Elle peut emprunter deux voies :
La souscription en ligne est la première chose à laquelle on pense. Si la machine et le client font le travail, il n’est plus à faire par du travail rémunéré par la compagnie. C’est une Lapalissade, mais pour en arriver là il faut avoir repéré le bon prospect, attirer son attention et l’avoir convaincu.
Les nouvelles technologies peuvent y aider puissamment. Mais attirer l’attention passe à ce jour par le référencement dans les moteurs de recherche qui captent l’essentiel de la valeur ajoutée de l’opération d’assurance sans avoir besoin d’être assureur ; le recours à l’intermédiation des moteurs de recherche ne baissera pas le coût de vente pour l’assureur et pourrait même augmenter le prix pour le souscripteur.
La progression se fera à mesure que les interventions actuelles du personnel -recueil d’informations, vérification de documents et de l’existence du risque – pourront être remplacés par le recoupement de bases de données et l’analyse par des dispositifs d’intelligence artificielle des informations transmises par de multiples capteurs, tels que des cameras.
La marge d’erreur de dispositifs totalement automatiques ne devrait pas être supérieure à celle d’opérateurs humains, avec l’avantage que l’erreur systématique peut être aisément détectée et sa solution recherchée.
* Les échos 13.09.2017