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La pression des Start-up de l’assurance se renforce

Publié en septembre 2017
Président de l'Institut Diderot, fondateur, président du groupe d’édition Humensis et président d’honneur du groupe Covéa qui réunit les mutuelles d’assurance MAAF, MMA, GMF et PartnerRe.

 

La presse*, dont le titre ci-dessus est tiré, fait fréquemment état de la montée en puissance des fintechs et assurtechs.

Parler de pression est un peu prématuré en matière d’assurance. Il en va différemment dans les banques dont les commentateurs semblent oublier une différence essentielle avec l’assurance. La banque de détail gère des flux. Chaque client effectue en moyenne 300 paiements par an, par exemple, et chaque opération est une opportunité d’améliorer le service au consommateur en termes de rapidité, de coût, de praticité ou de sécurité.

L’assurance est, au contraire, une activité à faibles transactions. Le titulaire d’une assurance MRH par exemple, acquitte une prime par an et déclare un sinistre tous les 10 ans en moyenne.

Pour s’installer véritablement, les assurtechs, doivent s’attaquer aux vrais enjeux de l’assurance que sont :

  1. La maitrise de la sinistralité : celle-ci représente l’essentiel de la prime – de l’ordre de 70% en automobile – toute amélioration significative peut modifier l’équilibre du marché.

    Elle peut emprunter deux voies :

    • La sélection du risque : c’est la plus efficace puisque qu’elle permet de tendre vers zéro sinistre.
      Les nouvelles technologies, big data, intelligence artificielle, devront permettre d’aller au-delà des filtres traditionnels dans l’identification des meilleurs risques.
    • La réduction du coût des sinistres, c’est-à-dire de leur fréquence et des coûts moyens ; les nouvelles technologies vont pouvoir apporter une contribution majeure en favorisant le monitoring continu des risques et des assurés en vue :
      • d’améliorer la connaissance des clients et parfaire la sélection des risques tout au long de leur existence
      • définir et initier des opérations de prévention et de précaution adaptées à chacun et à chaque occasion
      • d’intervenir plus vite et mieux en cas d’occurrence d’un sinistre, à la fois pour accroître la satisfaction du client et proposer les solutions les moins onéreuses

     

  2. Le second objectif que les nouvelles technologies appliquées à l’assurance peuvent rechercher est d’abaisser le coût de commercialisation, aujourd’hui de l’ordre de 15 à 20 % des primes.

La souscription en ligne est la première chose à laquelle on pense. Si la machine et le client font le travail, il n’est plus à faire par du travail rémunéré par la compagnie. C’est une Lapalissade, mais pour en arriver là il faut avoir repéré le bon prospect, attirer son attention et l’avoir convaincu.

Les nouvelles technologies peuvent y aider puissamment. Mais attirer l’attention passe à ce jour par le référencement dans les moteurs de recherche qui captent l’essentiel de la valeur ajoutée de l’opération d’assurance sans avoir besoin d’être assureur ; le recours à l’intermédiation des moteurs de recherche ne baissera pas le coût de vente pour l’assureur et pourrait même augmenter le prix pour le souscripteur.

    • Réduire les coûts de fonctionnement : ils représentent eux aussi une quinzaine de pourcent de la prime ; l’automatisation des process ne cesse de progresser depuis l’avènement de l’informatique : la déclaration des sinistres par internet réduit le travail du gestionnaire, la photographie de la plaque du véhicule évite la saisie des informations de la carte grise, etc… Les nouvelles technologies peuvent permettre d’aller plus loin ; d’ores et déjà des « produits de poche » qui garantissent pour quelques euros une indemnité forfaitaire en cas d’occurrence d’un évènement peuvent être traités sans intervention humaine, comme les paris auprès de la Française de jeux ou du PMU dont ils ne se distinguent que par la nature de l’évènement. Il n’y a pas grande différence technique entre parier sur l’arrivée d’un cheval dans une course et la non arrivée à l’heure d’un avion ou d’un train.

La progression se fera à mesure que les interventions actuelles du personnel -recueil d’informations, vérification de documents et de l’existence du risque – pourront être remplacés par le recoupement de bases de données et l’analyse par des dispositifs d’intelligence artificielle des informations transmises par de multiples capteurs, tels que des cameras.

La marge d’erreur de dispositifs totalement automatiques ne devrait pas être supérieure à celle d’opérateurs humains, avec l’avantage que l’erreur systématique peut être aisément détectée et sa solution recherchée.

* Les échos 13.09.2017
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