Les dangers de la morale
Sans méconnaître ce qu’elle a de positif, voire d’irremplaçable, Jean Decety fait ressortir la « face sombre » de la morale, à savoir les dangers qu’elle peut entraîner ou aggraver : le dogmatisme, le fanatisme, la haine, le mépris, la violence, en toute bonne conscience puisque c’est alors au nom du bien qu’on condamne ceux qui sont assez sots ou assez méchants pour se trouver de l’autre côté, donc dans le camp du mal… En bon scientifique, Jean Decety a une approche surtout factuelle, voire expérimentale.
Ce qu’il montre, c’est que plus un problème est posé en termes moraux, plus il tend à conduire à des attitudes intolérantes, passionnelles ou dogmatiques, lesquelles « rendent les gens insensibles aux arguments rationnels et réfractaires aux données factuelles ».
On n’en conclura pas qu’on peut se passer de morale, mais que la morale ne suffit jamais : aurait-on besoin, autrement, de politique, de droit et de démocratie ?
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Professeur de psychologie et de psychiatrie à l'Université de Chicago, Directeur du Social Cognitive Neuroscience Lab(...)
Boris Cyrulnik