Racisme et antithéisme

Une confusion est communément faite entre hostilité à une religion et racisme, car les religions sont souvent propres à une communauté. Il importe cependant de faire la différence.

La France a connu des fractures religieuses fortes qui n’étaient pas des marques de racisme, que ce soit le massacre des protestants par les catholiques à la Saint-Barthélemy, les vexations à l’égard des Huguenots ou encore la guerre faite aux chouans catholiques par les troupes républicaines. Avant cela, les Romains ont persécuté les chrétiens, puis lorsque le christianisme est devenu la religion officielle de l’Empire, les chrétiens ont persécuté les païens. Ce n’était pas du racisme.

Si un même peuple peut s’entre-tuer pour des raisons religieuses, on peut également constater que l’identité de religion ne prémunit pas contre le racisme. Les États-Unis l’ont largement démontré avec la politique d’apartheid ou, dans une mesure moindre Israël à l’égard des Falachas et plus généralement des juifs noirs.

D’autres différences nourrissent des discriminations, notamment les différences économiques et sociales ; elles peuvent être interprétées comme du racisme quand les victimes sont d’origine différente de leurs oppresseurs. Bien des migrations ont pour cause la pauvreté, les immigrants acceptent des emplois mal payés et l’ensemble pauvreté économique et le plus souvent culturelle, conditions d’existence difficiles et parfois sordides, fondent des discriminations sociales qui vont être interprétées comme une hostilité due à leur appartenance religieuse ou ethnique si celles-ci différent de celles des autochtones.

Si on peut regretter ces discriminations et si on doit les combattre, il est néanmoins nécessaire de les distinguer car elles portent sur des caractéristiques contingentes des victimes alors que le racisme nie leur humanité.