
Le grand défi
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Ce concept de niveau de vie, qui semble évident, est en fait difficile à définir avec précision et davantage encore à mesurer.
La notion de niveau de vie sous-entend une mesure, celle de la quantité de biens et de services accessibles à chacun, supposée traduire la qualité de vie, car qui ferait l’acquisition de biens qui n’amélioreraient pas son sort ?
On peut avoir une idée des niveaux de vie relatifs en comparant les revenus monétaires de deux populations, mais la comparaison appelle la conversion dans une même monnaie et on sait que le cours de celles-ci dépend de considérations macroéconomiques et politiques éloignées des préoccupations des ménages. Pour cette raison, les économistes utilisent pour la comparaison un taux de change calculé à partir de la parité de pouvoir d’achat, c’est-à-dire du prix d’un même panier de biens et services dans les différents pays.
C’est un pas vers la réalité, mais aucun panier de biens et services n’a de valeur universelle : le besoin de chauffage est plus important en Finlande que sous les tropiques et celui de parapluies à Londres qu’à Tombouctou.
La vraie parité de pouvoir d’achat entre populations de pays riches et populations de pays pauvres dépend de la composante « importations » du panier : elle est donc en fait très individuelle. Dans deux pays, l’un de revenu mensuel moyen de 100 en monnaie locale et l’autre de 1 000 dans sa devise, en supposant la productivité identique dans les deux pays, la parité de pouvoir d’achat est d’un pour un pour la partie domestique du panier et d’un contre cent pour la partie importée de l’un dans l’autre. La parité de pouvoir d’achat reflète donc autant la composition conventionnelle du panier que la réalité.
Par ailleurs, l’utilité, donc la contribution à la qualité de vie, d’un produit ou d’un service à un prix donné, identique dans différents pays, n’est pas partout la même. Un récepteur de télévision, par exemple, a une utilité très différente dans un pays où il ne peut capter que quelque émetteur local de médiocre qualité et dans un autre où il donne accès à un vaste choix de programmes de qualité.
Plus généralement, le revenu pris en compte dans l’évaluation des niveaux de vie est la contrepartie du PIB et souffre des mêmes critiques, notamment la sous-estimation de l’autoconsommation et tout particulièrement du travail des femmes au foyer ; il suffit de songer au coût des crèches ou de comparer les prix de denrées alimentaires brutes ou préparées pour avoir une idée de cette contribution, sans pour autant la mesurer.
Par ailleurs, on sait que la fabrication d’un produit par des moyens polluants, suivie d’une dépollution, grossit le PIB alors que le retour à une méthode non polluante, toute chose étant égale par ailleurs, le fait baisser. De même, produire de moins en moins de pétrole à un prix progressant plus vite que ne décroît le volume est un progrès en termes monétaires, mais une régression dans la réalité.
La conséquence ultime et paradoxale de cette dernière constatation est que la progression apparente du niveau de vie n’est pas incompatible avec des retours en arrière : si le développement des banlieues, parfois très éloignées des centres-villes, a correspondu à une amélioration de l’habitat et du niveau de vie, le retour en centre-ville pour un coût plus élevé serait un nouveau progrès. Les idéologies hostiles au progrès économique ne prennent pas toujours en compte que celui-ci est parfois nécessaire pour maintenir le statu quo de la qualité de vie, parfois même pour en limiter la chute !
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