S'inscrire à notre newsletter

Monnaies

Publié en janvier 2019
Président de l'Institut Diderot, fondateur, président du groupe d’édition Humensis et président d’honneur du groupe Covéa qui réunit les mutuelles d’assurance MAAF, MMA, GMF et PartnerRe.

La presse a abondamment évoqué en fin d’année la chute du bitcoin.

Dans l’ensemble, elle avait jusqu’à une époque proche plutôt contribué à son développement et, plus généralement, annoncé l’avènement des cryptomonnaies à la place des monnaies légales frappées d’obsolescence par cette géniale innovation. Désormais, elle tend à regarder l’ensemble avec dédain.

L’Institut Diderot, quant à lui, mettait en évidence au début de 2018 qu’une monnaie est une créance sur l’économie qui ne peut exister sans confiance dans l’émetteur ; ceci suppose qu’il soit connu  et qu’un cadre légal garantisse sa capacité à honorer ou faire honorer cette créance, ce qui n’était pas le cas du bitcoin.

Le bitcoin n’était donc pas une monnaie mais un jeu inventé par des joueurs de bonneteau passés à l’âge du numérique. Est arrivé ce qui était prévisible, l’effondrement du cours.

Mais le bitcoin n’a pas dit son dernier mot : quand il ne vaudra plus rien, ses promoteurs pourront assécher le marché et refaire monter les cours ; la presse qui évoque aujourd’hui sa déconfiture expliquera que les défauts de jeunesse ont été corrigés et une nouvelle génération de naïfs viendra se bruler les ailes au profit des mêmes opérateurs.

La sécurité apportée aux échanges par la blockchain a été habilement utilisée par les promoteurs du bitcoin pour aveugler les joueurs : de la fausse monnaie placée dans un coffre inviolable reste de la fausse monnaie.

Cela ne remet en cause ni l’avenir de la blockchain, ni l’idée que puissent exister des monnaies privées.

Le seul défaut connu à ce jour de la blockchain est sa consommation électrique, importante et injustifiée dans le cas du bitcoin mais acceptable dans le cadre d’opérations financières unitairement importantes entre un nombre limité d’acteurs tels que des banques, des compagnies d’assurances ou des notaires.

L’expérience du bitcoin a par ailleurs conduit à concevoir que puisse se créer des monnaies privées.

Sans être indispensable, la blockchain constituerait un atout très utile, à la création de monnaies ou pseudo monnaies privées : un opérateur de transferts financiers international peut par exemple proposer de transférer dans un autre pays, non des dollars, mais des jetons qui seront transformés en monnaies locales au point d’arrivée afin d’alléger les risques liés aux monnaies officielles (embargo par exemple).

Mais de véritables monnaies privées peuvent également voir le jour ; si l’émetteur est digne de confiance, soumis à l’autorité d’un droit connu que son État sait faire respecter, une monnaie privée pourrait être préférable à bien des monnaies nationales.

Le fait que le bitcoin ait permis à ses inventeurs de soutirer leur épargne à des naïfs sans prendre de risque judiciaire ne doit pas faire oublier que la blockchain et les cryptomonnaies sont des innovations qui méritent un avenir plus glorieux.

0

Vous pourriez aussi être intéressés par

10 2022

Trop de dettes ?

Banques centrales et économistes s’alarment de la montée de l’endettement à travers le monde qui atteint le niveau record de 3,6 années de PIB. Quel […]

Lire la suite
Le blog de Jean-Claude Seys 02 2021

Niveau de vie

La monnaie est à la fois l’étalon de mesure de la valeur des biens et le moyen de les acquérir. L’argent représente donc la richesse […]

Lire la suite
Le blog de Jean-Claude Seys 01 2021

L’avenir de la dette

L’endettement mondial atteint des sommets et les États continuent à emprunter pour éviter les conséquences de la pandémie. Les économistes s’affolent : comment va-t-on gérer […]

Lire la suite
Le blog de Jean-Claude Seys 01 2021

Croissance ou décroissance ?

Les excès de la société de consommation, qui sont indéniables, inspirent des idéologies favorables à la décroissance. Elle serait, selon elles, nécessaire pour la planète […]

Lire la suite

Suivez-nous sur Twitter

|PRESSE|
✅La #prospective ne s'use que si on ne s'en sert pas.
✅ Dans @LesEchos, l’éditorial de @cyberguerre
✅Les travaux de prospective n'ont jamais été autant disponibles. Mais sans réel impact sur les décisions politiques, regrette Nicolas Arpagian.

Image for twitter card

La prospective ne s'use que si on ne s'en sert pas

Conjoncture, nouvelles menaces, innovations technologiques… les travaux de prospective n'ont jamais été autant disponibl...

www.lesechos.fr

|PUBLICATION|🆕
✅#Lavenirduféminisme ♀️
✅En avant-première de la publication de son prochain ouvrage, @CarolineFourest nous fait l’amitié de répondre à nos questions et dresse, pour l’@InstitutDiderot , un état des lieux du #féminisme contemporain🔽
via

L'avenir du féminisme

Les combats féministes du siècle dernier, foncièrement universalistes et laïques, avaient pour objectif l’émancipatio...

issuu.com

|#Mémoire|
✅ En ce #8mai2023, nous célébrons les 78 ans de la capitulation du régime nazi, le #8mai1945 (le 9 mai en Russie), et nous pensons à toutes celles et ceux qui se sont battus pour la Liberté🇫🇷
✅ Bon #8Mai à tous !

|BLOG|
✅ Le billet d'humeur de Jean-Claude Seys
✅#Diversité & #Démocratie.
✅ Il est de plus en plus difficile, dans notre pays, d’obtenir le consensus d’une majorité de citoyens sur une orientation politique quelle qu’elle soit.
via @InstitutDiderot

Image for twitter card

Diversité et démocratie - Institut Diderot

Il est de plus en plus difficile, dans notre pays, d‘obtenir le consensus d‘une majorité de citoyens ...

www.institutdiderot.fr

|PRESSE|
✅ Quel est le rôle d’un chef d’#entreprise❓
✅ Dans @Challenges, l’éditorial d'#AndréComteSponville.
✅ Ce n’est pas la comptabilité ou l’arithmétique qui fait les bons patrons. La psychologie importe autant ou davantage.
✔️#entreprise
✔️#patronat

|PUBLICATION|🆕
✅Les échecs de la #vulgarisationscientifique🧠
✅La #science en otage de la #postvérité & de la #désinformation⚠️
✅Les exemples ne manquent pas : #nucléaire #climat #vaccin #OGM #5G…
✅Pour @InstitutDiderot, l’analyse de @EtienneKlein.

Petit plaidoyer matutinal pour l’organisation d’assises nationales de la diffusion de la culture scientifique.

Petit plaidoyer matutinal pour l’organisation d’assises nationales de la diffusion de la culture scientifique.

Étienne Klein : "La connaissance est une affaire publique. Mais la vulgarisation ne fonctionne qu'auprès de ceux auprès de qui elle fonctionne, c'est un truisme. Alors, la vulgarisation n'est plus seulement un projet culturel, mais politique." #le7930inter

Charger plus de Tweets