
Diversité et démocratie
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Lire la suiteLes sociétés archaïques étaient simples : les clans étaient composés de sous-groupes – les hommes, les femmes, les prêtres, les guerriers par exemple – dont chacun avait ses règles et usages propres, mais ensemble ils formaient un tout ; un individu existait dans le tout à travers son groupe, lui-même indissociable de l’ensemble.
Les sociétés modernes s’opposent totalement à ce modèle : un individu appartient simultanément à une pluralité de groupes dont la plupart ne sont pas des éléments totalement inclus dans un ensemble plus vaste regroupant tous leurs membres.
L’ensemble national a pu être considéré comme l’entité suprême à laquelle tenaient les citoyens : ce n’est plus le cas pour tous. Certains se veulent citoyens du monde, d’autres européens, par exemple.
La nation est certes encore considérée par beaucoup comme l’ensemble de référence le plus vaste auquel ils ont le sentiment d’appartenir, mais ses citoyens sont simultanément membres de groupes qui débordent les frontières nationales et ne se considèrent pas, en tant que groupes, comme éléments constitutifs d’une nation particulière ; il en est ainsi des religions, d’idéologies politiques, d’ensembles linguistiques et culturels ou de diasporas, attachées à un territoire de référence.
Les activités professionnelles structurent elles aussi de nombreux groupes dont elles déterminent le statut économique et social et souvent la culture indépendamment de la nation : les artistes, les scientifiques, les sportifs se sentent membres de communautés qui ignorent la géographie : les sportifs professionnels, fréquemment originaires d’un pays, qui défendent dans des tournois, les couleurs d’un autre pays tout en ayant un emploi dans un troisième et résidant fréquemment dans un quatrième, illustrent de manière caricaturale le phénomène.
Enfin, les réseaux sociaux sont à l’origine de communautés, dont la relation à leurs membres est plus ou moins forte, qui ignorent superbement les autres attachements que leurs membres peuvent nourrir.
On a vu, dans le passé, la faiblesse des Empires due à leur hétérogénéité, appelant pour se maintenir, un usage important de la force, difficile à maintenir dans la durée.
La diversité des démocraties modernes est plus grande que celle des empires les plus hétérogènes, qui résultait de la juxtaposition de peuples différents, alors que la diversité d’aujourd’hui résulte du remplacement de l’adhésion à la nation par des adhésions multiples propres à chacun.
Tout au plus des vagues d’opinion peuvent elles se former provisoirement lorsque plusieurs groupes partagent momentanément une commune préoccupation.
Les composantes de la société archaïque pouvaient avoir des différences entre elles, mais le fait de constituer un seul ensemble imposait de trouver des solutions permettant leur coexistence et donc la survie de l’ensemble.
Aucun ensemble global ne s’imposant plus comme référence unique et lieu de coexistence obligée et chaque individu se définissant désormais par son appartenance à une pluralité de groupes, qui débordent le cadre géographique, aucun processus n’existe plus pour imposer les moyens de la coexistence.
Quelle nouvelle forme pourrait prendre l’organisation de vie collective dans cette situation qui ne peut que s’aggraver en raison de la persistance de ses causes et de sa propre dynamique ?
C’est très naturellement l’anarchie, mais celle-ci n’est jamais parfaite et conforme aux espérances des libertariens : des forces s’organisent pour imposer leurs propres règles, à leur profit, à une population dépourvue de moyens de résistance ; comme ces forces peuvent être multiples, des conflits surgissent nécessairement aux détriments de tous. Le simple retour en arrière est impossible bien que nécessaire à la survie de la société. Deux voies s’offrent à elle : l’émergence progressive de territoires homogènes de petite dimension sous un gouvernement local ou le contrôle par la force par des ensembles, comme la Chine, en retard sur la voie de l’anarchie.
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