Le phénomène religieux revient en force dans le débat public qui, malheureusement, se focalise sur ses manifestations extrémistes et néglige les formes moins spectaculaires pourtant majoritaires dans la population.
La religion est une foi, une croyance en un ordre divin, mais c’est aussi une morale, une histoire, une culture, une communauté et bien des personnes partagent certains de ces aspects sans adhérer à la croyance elle-même. C’est particulièrement vrai pour les rites, qui attestent de l’ensemble des dimensions des religions tout en ayant une existence par eux-mêmes.
En effet, les peuples de tout temps et de tout pays, ont développé des rites pour marquer les grandes étapes de la vie humaine, en particulier des rites de passage, célébrés à l’occasion de la naissance, de la puberté, du mariage et de la mort.
La laïcité, qui renvoie à la pratique privée de la religion, ne répond pas à ce besoin et implique le maintien d’un lien avec la religion, d’autant que l’athéisme n’offre pas d’alternative, sauf pratiques commerciales qui tendent à se développer, notamment pour le décès, mais apparaissent obscènes par rapport à la solennité des rites.
Mais le maintien de ce lien, même lâche, avec la religion, constitue un terreau qui favorise le réveil d’un engagement plus profond dans certaines circonstances : ainsi les attentats contre des personnes en raison de leur confession supposée, provoquent fréquemment un retour des victimes vers la communauté dont elles ont été considérées membres, et, vers un engagement plus fort.
Le rite, en tant que mise en scène d’un moment important de la vie de la personne, comme vecteur et témoignage d’intégration à la collectivité et moment de réflexion au-delà du quotidien est indispensable : son inexistence, en dehors des religions, est une lacune favorable à la pérennisation de celles-ci.